Vison d’Amerique
Neovison vison
American mink
Classe : Mammifères
Ordre : Carnivores
Famille : Mustélidés
Introduit en France métropolitaine
Etat de conservation du vison d’Amérique dans son pays d’origine :
LC Préoccupation mineure - Liste rouge UICN mondiale
Effectifs stables
Introduction en France :
Originaire d’Amérique du Nord. Importé en Europe pour la fourrure en 1926 (Les 15 premiers visons d’Amérique (5 mâles et 10 femelles) arrivent en Haute-Savoie). La crise de 1929 a limité le développement de son élevage qui a repris fortement après la guerre en se modernisant dans des unités de petits calibres (moins de 1000 femelles). Vers 1960, mise en place de grandes structures jusque les années 1980 où la crise en stoppe de nombreuses. En 2016, 10 structures sont comptabilisées. Le développement de l’élevage puis son déclin s’est accompagné de l’abandon massif d’animaux ou de mauvaises gestions des structures conduisant à la présence de Vison d’Amérique dans le milieu naturel.
Statut juridique du vison d’Amérique :
Statut commerce international : aucun statut - Convention CITES
Statut national : espèce exotique – Arrêté du 14 février 2018
espèce
Réglementation liée à sa captivité :
Détention : Détention autorisée uniquement dans les établissements de présentation du public et établissements d’élevage avec certificat de capacité et autorisation préfectorale d’ouverture à partir d’un individu. Pas d’obligation de marquage. Arrêtés ministériels du 10 août 2004.
Réglementation liée à sa chasse et sa destruction :
Contrôle par la chasse, en application de l’article R. 427-6 du code de l’environnement. Arrêté du 2 septembre 2016.
Il peut être piégé toute l’année et en tout lieu et peut être détruit à tir sur autorisation individuelle délivrée par le préfet entre la date de clôture générale et la date d’ouverture générale de la chasse.
Identification et critères de détermination :
Allure de fouine avec un corps allongé, cylindrique, campé sur de courtes pattes et terminé par une queue fournie représentant environ la moitié de la longueur du corps.
Tête pointue avec des petites oreilles arrondies. Une zone blanche marque la lèvre inférieure et, parfois, la gorge ou la poitrine.
Pelage : brun luisant
Longueur tête et corps : 60 - 100 cm
Longueur queue : 20- 40 cm, annelée
Dimorphisme sexuel marqué en faveur du mâle
Poids : Mâle : 850 à 1000g – Femelle : 450 à 800g
Confusion possible : avec le vison d’Europe et le putois
Biologie du vison d’Amérique :
Régime alimentaire : prédateur généraliste et opportuniste. Petits mammifères (rat musqué, lapin, rats, campagnols, surmulots), poissons, oiseaux, amphibiens.
Comportement social : espèce solitaire et territoriale
Reproduction du vison d’Amérique : rut de fin-février à début-avril. Ovulation induite par la copulation.
Gestation : 36 à 76 jours mais le développement embryonnaire ne dure que 28 à 33 jours après l’implantation de l’œuf dans l’utérus.
Naissances en avril-mai. 4 à 6 jeunes.
Ecologie du vison d’Amérique :
Habitat : Ubiquiste, le vison d’Amérique occupe une multitude d’habitats dont le seul dénominateur commun semble être l’eau. Voisinage des milieux aquatiques (rivières, ruisseaux, torrents, marais, canaux…) aime particulièrement les berges bordées par une végétation dense. Peut être présent en bord de mer.
Etudes et recherches à l’ONCFS :
La répartition et les contacts avec le vison d’Amérique sont appréciés par les enquêtes menées à un rythme quinquennal, enquêtes menées par l’ONCFS auprès de ses services, des fédérations des chasseurs, des associations de piégeurs agréés, des associations naturalistes, des gestionnaires d’espaces naturels.
Dans le cadre de la mise en œuvre du plan national d’action du vison d’Europe, la délégation régionale Nouvelle-Aquitaine de l’ONCFS lien vers 5.9.4 anime notamment des actions de lutte contre la propagation du vison d’Amérique.
Tendances et répartition du vison d’Amérique en France :
Espèce en expansion active, notamment sur la façade atlantique et dans les départements du sud-ouest de la France qui abritent des populations relictuelles de visons d’Europe. À cette situation s’ajoute un nouveau foyer dynamique dans le Languedoc et le Roussillon, qui s’étend déjà sur plusieurs affluents en rive droite de la Garonne.

Répartition par bassins versants des observations de visons d’Amérique collectées pour la période 2000-2015 en France. Source ONCFS
Estimation des prélèvements :
L’enquête nationale tableaux de chasse de la saison 2013-2014 n’a pas pu estimer le taux de prélèvements de vison d’Amérique.
Menaces potentielles induites par le vison d’Amérique :
Réduction de la densité globale de la faune autochtone et réduction des succès de reproduction chez les oiseaux (Sternes, Anatidés, Laridés, passereaux, Rallidés, Alcidés...), les rongeurs, insectivores, amphibiens, reptiles et crustacés.
Impact fort sur le vison d’Europe, l’une des espèces de carnivores les plus menacées au monde. La France possède, en commun avec l’Espagne, la seule population d’Europe occidentale, mais celle-ci est en déclin rapide.
- Expansion qui se traduit par l’envahissement de la niche écologique du vison d’Europe
- Confusion avec le vison d’Europe lors des campagnes de destruction du fait des dégâts qu’il occasionne.
- Rôle majeur dans la diffusion de la maladie aléoutienne dans le milieu naturel.
Pour en savoir plus :
Publications de l’ONCFS sur le vison d’Amérique :
Léger, François. « Répartition en France de trois petits carnivores introduits », 2001.
Léger, François, et Sandrine Ruette. « Le vison d’Amérique, une espèce qui se développe en France ». Faune Sauvage, nᵒ 266 (2005) : 29-36.
Léger, François. « Situation, en France, de trois petits carnivores introduits : le Raton laveur (Procyon lotor), le Vison d’Amérique (Mustela vison) et le Chien viverrin (Nyctereutes procyonoides). », 2008.
Léger, F., Steinmetz, J., Laoué E., Maillard, J-F. et Ruette S.« L’expansion du vison d’Amérique en France. Période 2000-2015, »Faune Sauvage, no. 318, pp. 23–31, 2018.
Bibliographie :
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Banks, P. B, M. Nordström, M. Ahola, P. Salo, K. Fey, et E. Korpimäki. « Impacts of alien mink predation on island vertebrate communities of the Baltic Sea archipelago : review of a longterm experimental study ». Boreal environment research 13 (2008) : 3–16.
Bifolchi, Aline. « Biologie et génétique des populations d’une espèce invasive : le cas du vison d’Amérique (Mustela vison Schreber, 1777) en Bretagne ». Université d’Angers, 2008.
Bonesi, L., P. Chanin, et D. W Macdonald. « Competition between Eurasian otter Lutra lutra and American mink Mustela vison probed by niche shift ». Oikos 106, nᵒ 1 (2004) : 19–26.
Bonesi, Laura, et Santiago Palazon. « The American mink in Europe : Status, impacts, and control ». Biological Conservation 134, nᵒ 4 (2007) : 470 83.
Bretagne vivante. « Le vison d’Amérique ». In La gestion d’espèces invasives en Bretagne. Bretagne vivante, 2012.
Reynolds, Jonathan C., Mike J. Short, et Rhian J. Leigh. « Development of population control strategies for mink Mustela vison, using floating rafts as monitors and trap sites ». Biological Conservation 120, nᵒ 4 (2004) : 533 43.
Sidorovich, V. E. « Study on the decline in the European mink Mustela lutreola population in connection with the American mink M. vison expansion in Belarus : story of the study, review of the results and research priorities ». Saugetierkundliche Informationen 5 (25) : 133 154 (2001).
Sugoto, Roy, Neil Reid, et Robbie MaCdonald. « A review of mink predation and control for Ireland ». Irish wildlife manuals, nᵒ 40 (2009) : 65.
Zuberogoitia, Iñigo, Jose Antonio González-Oreja, Jabi Zabala, et Cristina Rodríguez-Refojos. « Assessing the control/eradication of an invasive species, the American mink, based on field data ; how much would it cost ? » Biodiversity and Conservation 19, nᵒ 5 (2010) : 1455 69.
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